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REFLEXION DU MOIS

AVRIL 2024

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Vers Emmaüs : quand le chemin de désespérance devient révélation...

Les déceptions et les échecs, nous en avons tous fait l’expérience sur nos chemins de vie. Et lorsque nous ne savons pas comment cela va se terminer, nous avons l’impression que tout s’effondre sous nos pieds. Alors, la tristesse, la démoralisation, la démotivation s’invitent, frappent à la porte de notre cœur et peuvent même nous envahir : l’espérance s’envole. Que faut-il faire ? 

 

Le drame des disciples d’Emmaüs apparaît comme un miroir de la situation de beaucoup de chrétiens qui ont cru, suivi, espéré et à la fin, rien ne se passe comme espéré. Nos expériences négatives dans la foi ne sont rien d’autres que le chemin vers notre Emmaüs personnel : un retour vers "l’Etre ancien", nous dira Saint Paul. Mais ce chemin vers Emmaüs, sur lequel nous marchons quelquefois, peut se transformer en une occasion de purification et même de maturation de notre foi, si nous ne nous figeons pas dans nos certitudes. Malgré leur concentration sur ce qui les préoccupe profondément, les disciples ont quand même eu le temps de se laisser interpeller par ce voyageur inattendu et surtout inconnu, qui s’immisce dans leur conversation. C'est Jésus. Il s’invite sur notre chemin mais ne s’impose pas ; il donne à chacun l’occasion de parler, de vider son sac.

 

Sur nos chemins de doute et de désespoir, Jésus marche avec nous et nous écoute. Il nous invite à ne pas nous arrêter au tombeau, mais à ouvrir nos oreilles à sa parole, et nos yeux à sa présence. Peu à peu, la Parole devient Vie intérieure, Lumière, Feu brûlant : « N’y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? ». La Parole de Dieu, reçue avec foi, enflamme le cœur. Elle nourrit notre foi. Et ce n’est qu’avec ce regard de foi, nourri par la Parole accueillie et longuement méditée, que le signe du pain rompu et partagé vient montrer que le Christ est vivant, et qu’il ne cesse de manifester sa présence, partagée par d’innombrables signes dans notre histoire et dans nos communautés. Et quand on a reconnu et accueilli le Christ vivant, le cœur étant rempli de joie, on ne peut pas garder cela pour soi-même. Les disciples d’Emmaüs reconnaissent désormais que le Christ est effectivement ressuscité. Ils sont fous de joie, ils revivent, ils « ressuscitent », et ils rentrent à Jérusalem pour aller partager la bonne nouvelle aux autres disciples !

 

Oui, un chemin de tristesse, de découragement, peut devenir chemin de résurrection où l’espérance déçue est retrouvée et finalement partagée, où le cœur brûle d’un feu à propager. C’est à cette résurrection que nous sommes conduits par le Christ et que nous sommes conviés à conduire les autres, en empruntant avec eux le chemin du partage.

 

Apprenons à faire route ensemble, se parler, s’écouter, entendre les questions des uns et des autres.

Joyeuse Pâques et surtout, bonne route sur le chemin d’Emmaüs.

 

P. Jean-Djosir Djopkang, responsable de l’UP « Les Cerisiers ».

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